Une nouvelle génération d’élite de triathlètes canadiens est arrivée

Sous une pluie battante et par une température avoisinant zéro degré, Sophia Howell a fait ses débuts en triathlon lors d’une course ouverte à tous les âges dans le centre de l’Alberta.

« Il faisait tellement froid », raconte Sophia en riant, évoquant cette épreuve printanière à Drayton Valley.

Mais inspirée par sa mère Grace, une coureuse qui avait déjà participé à plusieurs triathlons, l’élève de 9e année a tremblé de froid pendant sa première compétition. Elle s’est rapidement prise de passion pour ce sport, en particulier pour l’entraînement et la camaraderie, et la native d’Airdrie, en Alberta, était conquise.

Mathis Beaulieu raconte une histoire similaire.

Doté d’une énergie incroyable lorsqu’il était enfant à Québec, il se consacrait au soccer. Mais la perspective de courir après un ballon pour un club et une équipe scolaire ne l’attirait pas. Lorsqu’un copain l’a poussé vers le triathlon, il s’est lancé et a appris sur le tas.

Tout le monde a ri lorsque Beaulieu s’est présenté à une séance de natation vêtu d’un maillot de bain large et ample. Il se souvient de sa première course, lorsque, à la dernière minute, la première étape a été déplacée dans une piscine, ce qui a nécessité des départs échelonnés. « C’était bizarre. »

Peu importe. « J’ai vraiment aimé ça », dit Beaulieu. « Après la première année, je suis tombé amoureux de ce sport. J’ai arrêté le football un an après avoir commencé le triathlon. Depuis, je n’ai pas arrêté. »

Après ces débuts modestes, les voilà aujourd’hui.

Encore jeunes, Howell et Beaulieu sont membres de l’équipe canadienne aux Championnats du monde de triathlon 2025 à Wollongong, en Australie. Ils courront jeudi sur la distance olympique — 1,5 km de natation, 40 km de vélo, 10 km de course à pied — dans les épreuves masculines et féminines U23.

Considérez-les comme des prétendants au titre.

« Les performances de Mathis et Sophia dans la série des Championnats du monde de triathlon montrent qu’ils ont le potentiel pour remporter des médailles », déclare Dan Proulx, directeur de la haute performance de Triathlon Canada. « À l’heure actuelle, nous sommes en pleine ascension. Nous avons une bonne force et une bonne profondeur, ce qui est très encourageant. C’est quelque chose qui s’est construit au cours des dernières années : une masse critique de très bons athlètes. »

Les autres Canadiens participant à la catégorie U23 sont Isla Britton, de Montréal, Daniel Damien, de Victoria, Sidney Clement, de Vancouver, Blake Harris, de Sanford, au Manitoba, Molly Lakustiak, de Regina, et Kira Gupta Baltazar, de Kleinburg, en Ontario.

Le contingent junior, qui courra vendredi, comprend Beatrice Filion, de Candiac, au Québec ; Brooke Rousselle, de Calgary ; Robi Racine, de Saint-Paul, au Québec ; Leandre Binette, de Saint-Christophe d’Arthabaska, au Québec ; et Henry Bristol, de Regina.

Samedi, Stefan Daniel, de Calgary, tentera de remporter le titre de champion du monde de triathlon paralympique, qu’il a déjà décroché à six reprises.

L’épreuve élite, à laquelle participeront Tyler Mislawchuk, d’Oak Bluff, au Manitoba, Charles Paquet, de Port-Cartier, au Québec, Emy Legault, de L’Île-Perrot, au Québec, et Desirae Ridenour, de Cowichan Bay, en Colombie-Britannique, est prévue dimanche.

« Il est évident que nous avons une histoire incroyable dans ce sport, avec des athlètes qui ont remporté des victoires au plus haut niveau », déclare M. Proulx. « Les progrès que nous constatons aujourd’hui sont le fruit de plusieurs années de travail et commencent tout juste à porter leurs fruits. »

Howell et Beaulieu sont impressionnés par leur parcours remarquable, depuis leurs premiers pas hésitants jusqu’à leur immersion sur la scène internationale. Lors de discussions en ligne la semaine dernière, ils ont acquiescé lorsque la conversation a porté sur les Jeux olympiques de 2028, non pas comme un rêve lointain, mais comme un objectif légitime.

C’est le chemin qu’ils ont parcouru.

« C’est fou », s’exclame Howell, 23 ans. « Je ne savais même pas que tout cela existait. Je ne savais pas jusqu’où je pouvais aller dans ce sport. C’est un parcours tellement intéressant et les progrès de chacun sont différents. C’est assez cool de repenser à mes courses à Drayton Valley. »

Avant l’événement de cette semaine, elle a couru en Chine. Depuis l’Australie, elle s’envole pour le Chili. Le passeport de Beaulieu est tout aussi usé.

« À l’âge de 13 ans, je n’aurais jamais cru pouvoir voyager à travers le monde », confie Beaulieu, aujourd’hui âgé de 21 ans. « Je participais à des courses locales et provinciales, mais je ne me rendais pas compte de l’ampleur du phénomène. »

Désormais athlètes à plein temps et expérimentées, elles se déclarent prêtes pour le défi de jeudi.

Forte de sa10eplace aux Championnats du monde U23 de l’année dernière à Torremolinos, en Espagne (« J’ai contrôlé la course pendant une grande partie et je me sentais vraiment en forme »), Howell en veut plus. « Je vise clairement le top 5, mais je ne serai pas déçue si je n’y arrive pas », dit-elle. « Cette année a été riche en enseignements, c’était ma première année sur le circuit WTCS. J’ai vraiment dû accepter de ne pas me mettre trop de pression et d’apprendre autant que possible. »

Beaulieu, quant à lui, tire sa confiance de sa performance de fin août —13e  parmi les hommes d’élite lors de l’épreuve WTCS sur la Côte d’Azur. Là-bas, malgré avoir manqué une grande partie de la saison 2024 en raison d’un genou capricieux, il est resté dans le peloton de tête avec des stars telles que l’Anglais Alex Yee et le Néo-Zélandais Hayden Wilde.

Son objectif cette semaine ? Sans surprise.

« Je compte bien remporter cette course », déclare Beaulieu. « Il y a beaucoup de gars qui sont vraiment rapides cette année, mais je sais qu’avec l’entraînement que j’ai suivi, je peux décrocher la première place. Mais c’est le championnat du monde, tout peut arriver. »

 

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