À l’approche des Jeux du Manitoba de 2008, Tyler Mislawchuk souhaite se qualifier – dans quelque chose, quoi que ce soit.
Parce que pour un jeune de 14 ans, quoi de plus amusant que de passer une semaine avec ses copains pendant l’été ?
Alors, Tyler et son père Fred parcourent frénétiquement le site web de l’événement, depuis leur maison d’Oak Bluff (Manitoba), pour trouver un moyen de participer à l’événement. Et comme Tyler est un athlète naturel, il devrait y avoir du choix.
Un excellent coureur, mais, malheureusement pour Tyler, les qualifications pour l’athlétisme sont terminées. Le golf ? Le jeune a tout un élan, mais le tableau est déjà complet.
« Nous continuons à parcourir la liste des sports auxquels il peut s’inscrire », se souvient Fred en riant. Je lui dis : « Oh, il y a des qualifications pour le triathlon cette semaine ».
Ce qui fait grogner Tyler, qui, trois ans plus tôt, s’était inscrit à un triathlon, l’avait gagné, puis s’était juré de ne plus jamais recommencer.
Mais comme c’est la seule possibilité qui lui reste pour se rendre aux Jeux du Manitoba, il s’inscrit à l’épreuve de qualification du triathlon, triomphe le jour de l’épreuve et obtient son billet pour Carman, la ville hôte de l’événement.
Même si Tyler ne monte pas sur le podium aux Jeux du Manitoba, un déclic se produit. « C’est à ce moment-là que ça a commencé », dit Fred à propos de la passion inconditionnelle de son fils pour le triathlon.
Sa mère, Eleanor, ajoute : « Ce que Tyler aimait du triathlon, c’est qu’il en retirait exactement ce qu’il y mettait. Ce n’est pas une question de talent, c’est une question de capacité à travailler et à surmonter la douleur ».
Depuis, le temps investi, les dents serrées, rien n’arrête Tyler.
La participation du jeune homme à Paris marque ses troisièmes Jeux olympiques.
Les coéquipiers de Tyler au sein de l’équipe canadienne, Emy Legault et Charles Paquet, deux nouveaux venus aux Jeux olympiques, ont également des histoires intéressantes à raconter sur leur initiation au sport. Il suffit de demander à leurs parents.
Car on ne sait jamais avec le triathlon. Certains découvrent le sport plus tard, intrigués par le défi multisports, tandis que d’autres s’y mettent plus tôt. C’est le cas d’Emy, qui s’est lancée dans l’aventure après avoir reçu une simple invitation.
Les parents Sylvain Legault et Monica Martel ont toujours voulu que leurs filles, Emy et Elissa, soient occupées. « Pour les tenir à l’écart des mauvais plans et des mauvais amis », explique le papa. « Elles ont donc choisi de faire ce qu’elles voulaient. »
En grandissant à Montréal, Emy a essayé beaucoup de choses, y compris le ballet, mais son intérêt a été vraiment piqué lorsque sa grande sœur a commencé à faire de la compétition de course à pied. Elle l’a suivie. Peu de temps après, un professeur de son école, membre d’un club de triathlon local, a demandé à Emy de venir y faire un tour. Elle n’avait que neuf ans.
« Et c’est comme ça qu’elle a commencé, » dit Sylvain.
Pour la famille de Charles, la participation au Triathlon de Port-Cartier, dans leur ville natale du Québec, est devenue une sorte de tradition. Tous les membres de la famille y participent.
« C’est un événement important dans notre petite ville », explique Claude, le père de Charles. « Au niveau scolaire, la pratique de ce sport est importante, alors toutes les écoles primaires y participent. »
Dès l’âge de neuf ans, Charles commence à participer à des courses. Très vite, il travaille avec un entraîneur qui intègre des activités telles que les courses en raquettes, le ski de fond et les courses d’obstacles dans le programme d’entraînement.
Le garçon adorait ce sport. Tout comme Tyler. Tout comme Emy.
Pour ces trois futurs athlètes olympiques, les victoires de leur jeunesse allaient bientôt s’accumuler, accompagnant les innombrables kilomètres parcourus à nager, pédaler et courir.
Au fil de l’aventure, Claude Paquet et Claudia Dupuis, tout comme les parents d’Emy et de Tyler, suivent de près l’évolution du monde du triathlon. C’est ce qui a permis à maman et papa de comprendre l’attrait de ce sport.
« La diversité du sport, la discipline et le dépassement de soi conviennent parfaitement à Charles », dit Claude. « C’est un cadre de vie de qualité avec des gens extraordinaires. L’esprit sportif et la volonté de chacun sont au premier plan ».
Tout le monde est convaincu par ce sport. Sylvain dit qu’il n’hésiterait pas à recommander le triathlon à d’autres personnes. « Nous nous sommes rendu compte que c’était très exigeant, mais que c’était pour le plaisir. Il n’y avait pas de pression pour performer. On n’a pas nécessairement besoin d’avoir de bons résultats si on est avec des jeunes qu’on apprécie. »
La boîte de réception d’Eleanor contient en ce moment un courriel d’un parent curieux de connaître les avantages du triathlon. Je lui dis : « Profitez-en les premières années. Appréciez le moment présent, et non pas ce que sera le résultat plus tard dans la vie », dit-elle. « Si votre enfant aime quelque chose et que c’est une passion, il suivra son propre parcours ».
C’est ainsi que ces trois triathlètes se retrouveront à Paris. Les parents assisteront aux courses, le 30 juillet pour les hommes, le 31 juillet pour les femmes, et, oui, ils ne pourraient pas être plus fiers.
Parce qu’ils savent ce que signifie faire face à l’adversité, surmonter la déception. À chaque tournant, il y a des défis à relever : blessures, chutes de vélo, problèmes dans la zone de transition, défaillance de l’équipement, mauvaises journées inexplicables. « Ça en prend beaucoup », dit Eleanor. « Plusieurs obstacles se dressent devant un athlète. »
Aujourd’hui, après avoir persévéré et fait leurs preuves, leurs enfants sont à quelques jours de la gloire olympique.
« Nous vivons ce moment excitant en famille », déclare Claude. « C’est l’aboutissement d’années d’efforts et d’engagement dans ce merveilleux sport qu’est le triathlon. Malgré les embûches, c’est sa résilience qui lui a permis d’arriver là où il est et de réaliser son plein potentiel.
« Nous sommes extrêmement fiers de l’athlète et de la personne qu’il est devenu. »