Les meilleurs au Canada savent que le para-triathlon offre des avantages qui vont au-delà de la performance

Stefan Daniel est le para-triathlète le plus titré de l’histoire du Canada.

Classé parmi les meilleurs au monde en vue des Jeux paralympiques de Paris, il a dominé, et continue de dominer, la scène internationale.

Cinq fois champion du monde. Médaillé d’argent aux Jeux paralympiques de Rio en 2016. Médaillé de bronze aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2020.

En 59 participations sur le circuit mondial, le Calgarien est monté 45 fois sur le podium, dont 32 fois sur la plus haute marche.

Récemment, Daniel a été invité à imaginer sa vie sans le para-sport, sans le para-triathlon. L’idée lui donne du fil à retordre, ce qui est tout à fait compréhensible. « Je ne sais même pas ce que je ferais », dit le jeune homme de 27 ans. « Ma vie serait très différente, c’est certain. »

« C’est un style de vie enrichissant, c’est sûr. »

Mais au-delà du passeport bien encré et de l’armoire à trophées pleine à craquer, au-delà des courses vers la gloire et du rythme qui crée des précédents, Daniel est capable de voir la situation dans son ensemble.

C’est dire que le para-sport fait une différence pour bien plus que les vedettes.

Il aide aussi les autres à demeurer actifs, à apprendre à faire face à l’adversité, à créer un sentiment d’accomplissement, à découvrir un sentiment d’appartenance.

Et c’est Daniel, le roi du para-triathlon, qui trouve une source d’inspiration partout où il regarde, des gens ordinaires aux vedettes. Tout ça grâce au para-sport.

« Les gens ne semblent pas avoir peur de s’initier au sport, peu importe leur handicap », dit Daniel. « C’est vraiment important pour les gens de voir ça. Surtout dans le para-triathlon, avec un large éventail de handicaps — voir ce que les gens peuvent surmonter pour pouvoir participer à des compétions est assez impressionnant. J’apprécie toujours de voir ça. »

« Et évidemment, lors des Jeux paralympiques, on peut voir tout ce que les gens peuvent faire dans tous les sports. C’est vraiment génial. »

Deux coureurs canadiens très réputés accompagnent Daniel à Paris.

Kamylle Frenette, de Dieppe, au Nouveau-Brunswick qui a terminé au pied du podium à Tokyo, est classée quatrième au monde en vue de ses deuxièmes Paralympiques.

Pour sa part, Leanne Taylor, de Winnipeg, qui fait ses débuts paralympiques en fauteuil roulant féminin, est classée troisième au monde dans sa catégorie.

Cependant, selon Daniel, il est important de ne pas perdre de vue le fait que tout le monde qui choisit de consacrer du temps aux efforts de natation-vélo-course ne se retrouve pas sur le circuit de haute performance.

Au-delà des résultats internationaux, le para-triathlon offre un mode de vie sain, une communauté accueillante, et bien plus encore. « Tout le monde est formidable. Tout le monde travaille très fort », dit Daniel. « Le para-sport, même si vous n’êtes pas au niveau de l’élite, vous donne beaucoup de confiance dans d’autres aspects de votre vie. Ça montre que vous n’avez pas peur d’essayer de nouvelles choses, et çavous aide également dans toute autre carrière. Que vous soyez au niveau de l’élite ou non, le simple fait d’être dans le para-sport est tellement gratifiant ».

L’objectif et de faire passer le message, pour faire savoir aux parents que le para-sport est en pleine croissance, qu’il offre des opportunités.

C’est là que Lisa Mensink entre en jeu. En tant qu’entraîneure du parcours de para-triathlon de Triathlon Canada, elle travaille à rendre le sport plus accessible et plus inclusif.

Comment ? Eh bien, si un nouveau participant souhaite s’inscrire à une course de niveau communautaire, elle encouragera le directeur de course à être ouvert à l’adaptation du parcours, pour s’assurer que les étapes sont sécuritaires, pour garantir une bonne expérience.

« Alors, pour un athlète en fauteuil roulant, ils savent qu’il y a des rampes et qu’il n’y a pas d’obstacles ou d’escaliers sur le parcours. Ils savent que le parcours est suffisamment large pour accueillir des vélos à mains », explique Mensink. « Nous essayons d’éliminer les obstacles à la pratique du sport, de façon qu’il soit accessible.»

Jusqu’à présent, les réactions des organisateurs d’événements ont été encourageantes.

Par exemple, si un athlète souhaite se familiariser avec la course tout en bénéficiant d’un accompagnement, il est possible de lui trouver un partenaire qui le rejoindra sur le parcours.

Lorsque Mensink a entendu parler d’un nouvel adepte du para-triathlon qui était manifestement nerveux à l’idée d’une épreuve à venir, et en particulier de faire du vélo à main sur le parcours cycliste, elle a pris une décision. Mensink a décidé de rouler sur son propre vélo, juste derrière le compétiteur. « Je n’ai pas interféré avec sa course, mais je me suis assurée qu’il était à l’aise et qu’il avait du plaisir à le faire ».

Et c’est là la clé, transformer cette première expérience en une expérience positive. Les adeptes du triathlon savent que l’attrait du sport fait le reste.

« En général, une fois qu’ils ont participé à une course, ils ont eu la piqûre et tout le reste suit », dit Mensink en riant. « C’est la nature même du triathlon : avec trois sports différents, on ne réussit pas toujours du premier coup. Il y a toujours quelque chose à améliorer. Je trouve que ce sport attire des athlètes, para et non para, qui aiment ce défi.

Contrairement à beaucoup d’autres, Daniel a été entouré de personnes très performantes pendant son enfance, et il n’a donc pas eu besoin d’être initié à l’univers de la course.

Ses parents ont participé à des triathlons Ironman, tandis que son frère aîné Christian, un excellent nageur, a failli se qualifier pour l’équipe nationale des Jeux paralympiques de 2012 à Londres.

À peine âgé de neuf ans, et déjà nageur de compétition, Stefan Daniel a participé à son premier événement multisport, le triathlon Apple à Kelowna, en Colombie-Britannique.

Il a bien aimé, mais il préférait passer du temps à la piscine.

Les choses ont changé en 2013 lorsqu’il a été annoncé que le triathlon serait ajouté au programme paralympique de 2016. « C’est à ce moment-là que j’ai commencé à changer de cap », explique-t-il. « Les choses se sont alors enchaînées très rapidement. J’ai pu participer à mon premier championnat du monde cette année-là. C’était un peu comme un tourbillon. »

C’est le moins que l’on puisse dire. Car à peine deux ans plus tard, il remportait son premier titre mondial. Dès les débuts du triathlon aux Jeux paralympiques, il a décroché une médaille d’argent, devenant ainsi un modèle de prouesse dans le domaine du para-triathlon.

Aussi humble que soit le jeune homme, il s’est taillé une place d’influence. Il apprécie cette influence et aimerait l’utiliser pour améliorer les perspectives du para-sport au Canada.

« On ne pense pas vraiment à ce genre de choses (au début), mais on essaie de donner le bon exemple », explique Daniel. « Si je suis un modèle pour un enfant – si quelqu’un du Canada me voit – et que ça lui donne envie de se lancer dans le para-sport, c’est parfait. Inspirer la prochaine génération, c’est ce qui compte. »

 

 

 

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