Il y a des triathlètes qui ont écrit une page d’histoire incroyable en remportant une médaille olympique sans spectateur à Tokyo et qui méritent d’être célébrés, et il y a également une Canadienne qui a besoin qu’on la prenne dans nos bras.
Amelie Kretz de Sainte-Thérèse, QC, a obtenu le meilleur résultat de l’histoire pour une Canadienne au triathlon olympique, partant de la 27e place après la nage pour remonter jusqu’à la 15e place.
Il s’agit du même classement que celui qui a brisé le cœur de Tyler Mislawchuk d’Oak Bluff, Man., la veille.
Cependant, pour Kretz, il s’agit d’une victoire.
Elle était au 55e rang, la dernière athlète au monde à se qualifier pour les Jeux olympiques.
« J’ai dû trouver plusieurs courses dans les derniers mois pour accumuler les points pour me qualifier. C’est difficile d’être déçue en sachant ce que j’ai dû faire pour réussir à accomplir ce que j’ai fait, » commente l’athlète de 28 ans, rejointe au téléphone dans la zone mixte après la course.
« J’ai dû trouver beaucoup de courses dans les quatre ou cinq derniers mois pour avoir les points pour me qualifier, » dit-elle de la saison durant laquelle toutes les courses majeures ont été annulées en raison de la COVID. « J’ai mis tellement d’efforts pour arriver jusqu’ici, je voulais avoir un bon résultat. »
« Il ne faut jamais abandonner dans un triathlon. Beaucoup de choses peuvent arriver, » dit la triathlète qui n’était nulle part en vue lorsque le groupe de tête composé de 7 athlètes est sorti de l’eau 51 secondes avant le groupe suivant… dont elle ne faisait pas partie non plus.
Elle a tout donné dans la course pour reprendre du terrain.
« J’ai dû me battre pour y arriver et j’ai dû me battre pour obtenir ce résultat. J’espère que les gens à la maison sont fiers de moi, » dit-elle.
Les triathlètes n’ont pas participé à des courses majeures depuis plusieurs mois, mais il en reste deux dans leur saison presque inexistante, une course de la World Triathlon Series à Montréal et les championnats du monde de triathlon à Edmonton.
À l’heure actuelle, les spectateurs ne sont pas encore permis pour la course de Montréal, mais ça reste à la maison. Le fait d’avoir des championnats du monde au Canada va en faire une compétition très spéciale pour Kretz.
« Nous sommes très heureux de savoir que nous aurons des spectateurs à Edmonton. Mes parents vont pouvoir venir et m’encourager. C’est excitant de savoir que des gens pourront voir notre course en personne, » commente Kretz.
Il sera également important de célébrer les médaillées lors des championnats du monde à Edmonton.
Flora Duffy, 33 ans, est devenue la première athlète des Bermudes à remporter une médaille d’or olympique et elle a fait de son pays de 60 000 habitants le plus petit pays de l’histoire à remporter une médaille d’or olympique. Elle mérite certainement d’être célébrée.
Georgia Taylor Brown de Grande-Bretagne a réussi à remonter après une crevaison pour terminer à 1:15 de la gagnante. Elle mérite certainement d’être célébrée. Tout comme Katie Zafaris, des États-Unis, qui a remporté le bronze.
La veille, Kristen Blummenfelt, de Norvège, est devenu le premier médaillé d’or de son pays avec une course incroyable pour battre Alex Yee, de Grande-Bretagne, qui a gagné l’argent, et Hayden Wilde, de Nouvelle-Zélande, qui a remporté le bronze.
Comme c’est le cas pour toutes les épreuves à Tokyo, il n’y avait pas de spectateurs le long du parcours à la base nautique d’Odaiba à la baie de Tokyo. Les athlètes, pendant leur séjour à Tokyo, ont reçu la nouvelle comme quoi la compétition d’Edmonton pourra avoir lieu devant spectateurs lors des championnats du monde le 26 août, une semaine après la compétition de la « saison régulière » à Montréal.
« Nous avons hâte d’aller à Edmonton, surtout maintenant que nous savons qu’il y aura des fans, » dit Eugene Liang, directeur de haute performance du Canada. « Je sais que les athlètes vont apprécier Edmonton, comme à l’habitude, surtout sachant qu’il s’agit des championnats du monde cette année. »
« Avec la saison raccourcie par la COVID, les qualifications et les Olympiques, je crois que ceux qui participeront à Edmonton ont hâte et sont prêts. Il y a peu de temps d’ici là et la préparation ne leur demandera pas de repartir à zéro. Mentalement, notre programme est axé vers Paris. Nous devons passer de l’excitement pour Tokyo à la préparation pour Paris, » dit-il en parlant des Jeux olympiques de 2024.
La 15e place de Mislawchuk, le même résultat qu’à Rio il y a cinq ans, a brisé le cœur du Canadien, qui a passé 14 mois loin de la maison pour vivre et s’entraîner dans un climat semblable à celui de Tokyo. Liang dit que l’athlète de 26 ans qui, après sa victoire à la compétition préparatoire pour Tokyo, avait espoir de devenir le seul Canadien à remporter une médaille depuis Simon Whitfield, est toujours sur la bonne voie pour réussir à Paris.
La performance de Kretz lui vaut le même commentaire.
Rédaction : Terry Jones